Entourée de plusieurs députés des deux couronnes, lundi à Terrebonne, Mme Guilbault a fait cette annonce afin de répondre à la demande des municipalités et sociétés de transport qui manifestaient depuis longtemps leur besoin de connaître à l’avance le budget dont elles disposeraient pour leurs services de transport collectif local plutôt que d’année en année.
D’ici 2029, le gouvernement du Québec ajoutera donc 880 M $ à la somme de 2,4 milliards de dollars déjà octroyée depuis la pandémie au programme régulier, a indiqué la ministre des Transports et de la Mobilité durable, Geneviève Guilbault.
Cet argent, espère-t-elle, permettra aux décideurs de mettre un terme aux problèmes de déficit récurrent et surtout de soutenir la transition vers l’équilibre budgétaire et aussi les mesures d’optimisation.
Partenariat public-privé
Mais il y a plus. Sur la somme de 880 M$, un montant de 800 M$ sera versé à la l’ARTM et donc aux quatre sociétés de transport du Grand Montréal.
De cette somme, qui vise une transition vers un autre modèle de financement, le gouvernement entend consacrer 24,6 millions à un projet pilote inédit. « C’est une nouvelle façon d’aller chercher des revenus », dit-elle.
« C’est une enveloppe spécifique dédiée de 24,6 millions qui va être répartie à part égale entre la Couronne-Sud et la Couronne-Nord, où chaque dollar d’argent public va être apparié avec de l’argent privé. C’est-à-dire que cette enveloppe-là va servir à financer des projets pilotes où l’on va créer des nouvelles dessertes. »
Favoriser l’essor économique
La ministre Guilbault estime que de mettre en place de nouvelles dessertes à destination des zones industrielles et parcs commerciaux ne peut que favoriser le recrutement et la rétention de la main-d’œuvre et même agir comme élément attractif et décisif pour l’installation de nouvelles entreprises.
« On va venir créer de nouvelles dessertes spécifiques dans les pôles générateurs de déplacement. C’est exactement le genre de projet où l’on va pouvoir desservir mieux nos parcs industriels, nos parcs d’affaires, les pôles qui sont générateurs de déplacement, les grands axes commerciaux.
« C’est une enveloppe qui va servir à financer des projets où on va créer une nouvelle organisation de services de transport collectif à la faveur des employés et des employeurs pour pouvoir desservir mieux ces zones-là, typiquement associées au développement économique, parce qu’on a des villes en effervescence, avec du développement économique effervescent, mais des fois, la mobilité peut devenir un enjeu ou un facteur limitant », insiste-t-elle.
Modèle européen
Mme Guilbault dit avoir observé différents modèles de financement du transport collectif lors d’une mission l’an dernier en France et en Suède où « presque 50 % de l’argent vient des entreprises privées », dit-elle.
« On n’est pas du tout là-dedans ici, mais je pense que ça ne nous empêche pas de commencer à avoir certaines initiatives où on est capable de faire bénéficier où d’amplifier les bénéfices des investissements en transports collectifs en les diversifiant. »
La ministre affirme avoir toutefois précisé ses attentes, pour ne pas dire ses conditions, au conseil d’administration de la RTM, à savoir un retour à l’équilibre budgétaire ainsi qu’à l’adoption d’une politique de financement qui va prendre en compte la sensibilité et l’équité avec les couronnes nord et sud.
Mme Guilbault a aussi annoncé la formation d’un comité incluant des élus des deux couronnes et des membres d’EXO, qui décideront quels projets pilotes seront financés à partir de certains critères préalablement déterminés.
Annonce bien accueillie
« Exo est prêt à s’activer rapidement au sein du comité directeur et reste en attente des détails concernant les paramètres du fonds qui soutiendra les projets pilotes sélectionnés. Nous nous engageons à collaborer avec l’ensemble des partenaires afin de soutenir la mobilité durable et offrir aux citoyens des solutions de transports efficaces, fiables et adaptés à leurs besoins. Nous remercions le gouvernement pour cette initiative positive », a assuré Sylvain Yelle, le directeur général d’exo.
Le maire de Deux-Montagnes et président de la Table des préfets et élus de la Couronne Nord, Denis Martin, a pour sa part signifié sa satisfaction à l’annonce du MTMDQ.
Prenant la parole après l’annonce de la ministre Guilbault, celui-ci a rappelé l’initiative développée à partir de la collaboration entre la Ville de Mirabel et Airbus pour mettre en place un système de navette au moment où la main-d’œuvre était difficile à attirer dans les parcs industriels en raison du transport collectif inadéquat.
« Il y a 200 personnes par jour qui utilisent ça présentement. C’est un projet qui va super bien, qui est en développement et qu’on va voir d’un bon oeil dans chacun de nos parcs industriels de la Couronne-Nord. »
« Une annonce comme aujourd’hui, ça fait du bien. C’est très apprécié », a souligné M. Martin.
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