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Contestation judiciaire et manifestation contre la loi 93

Photo Hugo Bisson –

Soulèvement contre la loi 93 : BLAINVILLE RIPOSTE !

Contestation judiciaire et manifestation contre la loi 93

Publié le 10/04/2025

La Ville de Blainville et la Communauté métropolitaine de Montréal ont déposé, lundi matin, une demande en appel de la décision de la Cour supérieure du Québec, qui a rejeté leur demande d’injonction en vue de freiner l’application immédiate de la loi 93.

En marge d’une manifestation dénonçant l’adoption de la loi 93 et qui a réuni plusieurs centaines de citoyens de Blainville et d’ailleurs, samedi dernier, Mme Poulin a lancé un nouveau coup de sonde envers le gouvernement du Québec.

Dans un mouvement de solidarité, plusieurs élus municipaux de la région, dont le préfet de la MRC Thérèse-De Blainville, du maire de Mirabel, Patrick Charbonneau, et la mairesse de Sainte-Anne-des-Plaines, Julie Boivin, de même que les députées de l’opposition, dont la libérale Virginie Dufour, la péquiste Catherine Gentilcore et la solidaire Christine Labrie, sont venus soutenir Mme Poulin, ajoutant ainsi leur voix aux instances municipales de partout au Québec.

 « On est réunis aujourd’hui, tous mobilisés, pour envoyer un message clair à la CAQ, à l’effet que la loi 93, elle est injustifiable, elle ne passe pas. Et nous allons continuer de nous battre pour qu’elle soit abolie. »

Mme Poulin considère qu’en faisant adopter cette loi, sous bâillon en plus, le gouvernement a fait preuve d’un manque de considération envers l’administration municipale, la CMM et les Blainvillois.

Immense soutien

Celle-ci n’a pas manqué de rappeler l’immense support qu’elle avait obtenu dans cette cause, outre celui du milieu municipal, celui de groupes environnementaux, de l’Union des producteurs agricoles, tout comme celui de ses concitoyens, venus en grand nombre manifester leur opposition à la loi spéciale adoptée le 28 mars, à l’Assemblée nationale du Québec.

Pour Mme Poulin, cette décision constitue un véritable affront. Elle considère d’ailleurs que la manifestation tenue le même jour démontre « à quel point le gouvernement fait l’unanimité contre lui ».

La mairesse de l’endroit estime que le gouvernement bafoue les recommandations du BAPE de 2023 en plus de faire fi de toute la réglementation de la CMM.

L’opposition révoltée

La députée libérale des Mille-Îles, Virginie Dufour, est quant à elle revenue sur le procédé d’enfouissement de l’entreprise Stablex, rappelant que plusieurs pays l’ont interdit. Selon elle, le gouvernement devrait remettre en question les façons de faire qui remontent à plus de 40 ans. « Je redemande encore une fois au gouvernement de faire un état de la situation de la gestion des matières résiduelles dangereuses. »

L’actuelle porte-parole de Québec Solidaire, Christine Labrie, a, pour sa part, insisté sur le fait que les citoyens s’attendent à ce que les élus protègent les milieux naturels avec des normes environnementales très strictes, dont celui de la Grande Tourbière. « On a un gouvernement qui a décidé de contourner une municipalité qui avait choisi de protéger ce territoire-là pour sa haute valeur écologique, qui a décidé de contourner nos règles environnementales, de contourner le règlement de contrôle intérimaire, qui avait pourtant été accepté. C’est tout simplement incompréhensible, surtout que la démonstration n’a jamais été faite que ça répondait vraiment à l’intérêt national. Nous, on attend encore les données pour comprendre quelles sont les entreprises qui enfouissent là, quels sont les besoins exacts de ces entreprises. »

« Tout de la gestion de la CAQ dans le dossier Stablex est aberrant et révoltant. Le fait que le gouvernement plie devant une entreprise américaine en cédant un milieu humide de très grande valeur écologique, alors qu’un autre terrain est disponible à proximité, c’est aberrant, c’est révoltant. Le fait que le gouvernement bafoue l’autonomie des municipalités, l’autonomie de la mairesse sans aucune gêne, ça crée un précédent dangereux, ça menace la démocratie et c’est révoltant. On est toujours en attente de l’étude de caractérisation de terrain, qui a été complétée, on le sait, mais qui n’est pas accessible. C’est révoltant. Il n’y a aucune transparence dans ce dossier-là », a commenté la nouvelle députée péquiste de Terrebonne, Catherine Gentilcore.

Pour un nouveau BAPE

Dans le même ordre d’idées, de concert avec Blainville et l’UMQ, la CMM demande au gouvernement de confier au BAPE un mandat d’enquête général sur la gestion des matières dangereuses résiduelles au Québec afin d’en obtenir le portrait.

La CMM lance un message au gouvernement, « Il est encore temps de prendre la bonne décision et c’est pourquoi je vous tends la main. La CMM est prête à travailler en mode solution, en mode collaboration. Et on va aller jusqu’au bout pour défendre les intérêts de la population de Blainville et du Grand Montréal. »

Une pétition nommée Renonciation à l’expropriation de terres protégées situées sur le territoire de la municipalité de Blainville au profit d’une multinationale américaine, signée par 29 167 citoyens, a été déposée mardi matin à l’Assemblée nationale du Québec.