Arrivé de Bretagne en 1964, Serge Bohec n’avait que 16 ans lorsqu’il s’est mis en tête d’ouvrir sa propre boulangerie et de concocter ses premières Madeleine.
« C’était de la pure folie et j’étais innocent sur toute la ligne. Je pensais que les produits français marcheraient, mais non. Pour survivre, il a fallu que j’invente d’autres produits », affirme celui qui s’est lancé en affaires seul, sans l’aide de personne et à peine trois mois après son arrivée au Québec.
Déterminé et obstiné, l’homme d’affaires ayant installé son entreprise sur le territoire de Blainville développera durant les soixante années qui suivront un immense marché de production, distribution et commercialisation pour ses produits de boulangerie qui se diversifieront au fil des ans.
Voilà un cheminement hors de l’ordinaire qui n’a pas empêché Serge Bohec de se montrer surpris par l’hommage lui étant destiné. « Je ne m’y attendais pas du tout. Je pensais les avoir tous gagnés, les prix », a commenté un peu à la blague l’homme d’affaires dont le Prix Michèle-Bohec a été créé en hommage à son épouse, décédée en 1988.
Soixante ans après ses premiers pas, La Petite Bretonne détient un gigantesque réseau de distribution : 20 000 magasins au Mexique et d’autres à New York, Chicago, Boston, Miami, et sur la Côte Est américaine, en plus d’être dans tous – ou presque – tous les commerces d’alimentation au Québec.
Âgé de 75 ans, l’homme délègue désormais aux générations qui le suivent. « Quand j’ai perdu ma femme à 35 ans, j’ai compris qu’on pouvait mourir jeune, aussi j’ai commencé à déléguer et aujourd’hui, c’est ma force. »
Serge Bohec est secondé aujourd’hui par sa fille, son fils Dominique ayant quitté La Petite Bretonne pour diriger la Boulangerie Humanité à Québec.
Mais le chef d’orchestre Serge Bohec, lui, reste actif dans l’entreprise. « Je n’ai pas dit mon dernier mot », souligne-t-il.
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