Ses 16 bougies étaient à peine soufflées que le hockeyeur rosemèrois Alex Huang devait plier bagage pour entamer la suite de sa carrière avec les Saguenéens de Chicoutimi. Mais contrairement à ce que veut souvent la tradition, le défenseur recrue n’a pas eu à partir seul, vers le nord, à près de 500 kilomètres de chez lui.
« On a encore notre maison à Rosemère, mais mes parents ont loué une petite maison ici, à Chicoutimi. Ils s’étaient dit qu’on ferait ça les quatre premiers mois, jusqu’à Noël, et qu’ils retourneraient à la maison ensuite si tout se passait bien », explique celui dont le nom fut appelé au 5e rang du repêchage 2023 de la Ligue junior majeur de Québec (LHJMQ).
Pouvant se permettre la transition, la maisonnée Huang compte un père qui travaille à distance, en informatique, et une mère qui a mis sa carrière de côté pour aider son fils unique au quotidien. Yanick Jean, entraîneur-chef et directeur général du club, a ensuite été consulté, donnant sa bénédiction « si ça pouvait aider » sa recrue à s’adapter. La transition en douceur a été payante, après 15 rencontres, l’athlète des Basses-Laurentides a récolté 11 points, ce qui le place non seulement au sommet des défenseurs recrues, mais aussi parmi l’élite de sa position, tous âges confondus.
Le travail d’été
À Sherbrooke, le 10 juin dernier, dans les minutes suivant son repêchage, le #12 disait que « le travail [venait] juste de commencer ». Deux mois plus tard, en arrivant au Saguenay–Lac-Saint-Jean, il ne partait donc pas de rien au camp des recrues.
« Il y a quand même un gros step entre le midget AAA et la LHJMQ. Je pense que l’adaptation est toujours difficile, mais que d’avoir travaillé fort durant l’été m’a permis de la faire le plus rapidement possible », explique-t-il quant à son succès rapide.
« Premièrement, ç’a été ma force physique, parce que les gars sont plus gros, plus grands, plus forts. La vitesse de jeu est aussi plus rapide, alors en travaillant ton explosivité, tu peux partir d’un point à l’autre plus rapidement […]. C’est que de nos jours, tu ne peux jamais être un assez bon patineur, tu peux toujours t’améliorer dans cette facette-là », élabore le défenseur de 6 pieds et 162 livres, disant également avoir étudié les matchs et le système de jeu de la précédente saison des « Sags ».
Ramener l’or
Habile fabricant de jeu, avec déjà 10 mentions d’aide à l’appui, c’est notamment le coup de patin d’Alex Huang, jumelé à sa vision du jeu, qui lui permet de repérer ses coéquipiers, ou comme il aime le dire, de rendre ceux « autour de [lui] meilleurs ». À ce chapitre, il continue de rendre les meilleurs des meilleurs… meilleurs. Après avoir porté les couleurs d’Équipe Québec aux Jeux du Canada présenté à l’Île-du-Prince-Édouard en février dernier, il sera de retour sur cette même île cette année, au début du mois de novembre, cette fois pour représenter le Canada au Mondial U17.
« C’est un honneur. À Noël, c’est une tradition au Canada de regarder le Championnat mondial junior U20. De commencer par le U17, c’est déjà quelque d’incroyable et de porter le chandail du Canada, c’est quelque chose que je n’aurais jamais pu penser faire », raconte-t-il, excité de voir et d’apprendre de l’international pour ensuite revenir au royaume du bleuet et aider les siens à récolter le plus de victoires possible.
« Oui, on est une équipe jeune, mais je ne pense pas que c’est une excuse pour perdre des matchs, parce que selon moi, on est capable de ‘compétionner’ avec n’importe qui… C’est de bâtir sur nos bonnes séquences et continuer à progresser en tant qu’équipe », affirme-t-il, partant pour les Maritimes alors que son équipe affiche un bilan respectable de 5-7-3.
Docteur Huang?
Alex Huang ne se met jamais de barrière lorsqu’il se fixe des objectifs. Son ambition ne s’arrête pas à atteindre l’échelon supérieur, c’est aussi d’y exceller. Cela se voit sur la glace, comme en dehors, où l’étudiant-athlète aux origines chinoises s’illustre entre autres sur les bancs d’école. La saison dernière, avec les Vikings de Saint-Eustache, il avait remporté le Trophée Daniel Brière lié au brio sportif et scolaire. Cette année, le boulot se poursuit à la Polyvalente Dominique Racine de Chicoutimi, où il peut achever ses études secondaires à seulement un kilomètre du Centre Georges Vézina.
« Pour les études supérieures, je pense que j’ai les notes et les aptitudes nécessaires pour aller dans un domaine plus scientifique. Ce n’est pas encore décidé je vais faire quoi, mais présentement mon intérêt est dans la médecine spécialisée », explique-t-il, soulignant le travail et support de la conseillère pédagogique du club, Joanne Leblanc.
Droit au cœur
C’est aussi ça Alex Huang, quelqu’un au tempérament calme, toujours poli et d’autant plus reconnaissant. Cette gratitude, il en voue une grande partie à ses parents, Hai Huang et Xiang Rong Lu, pour leur support inconditionnel envers leur enfant unique. Ceux-ci sont « all in » avec lui depuis le jour où il est revenu d’une fête d’ami, à « trois-quatre ans » avec le désir de jouer au hockey.
« C’est quelque chose qui me touche au cœur honnêtement. Ce n’est pas facile le changement. À Rosemère, on vivait simplement, on connaissait la ville, le secteur. D’aller dans une région où tu ne connais presque rien, de se déplacer complètement juste pour supporter le rêve de ton fils… je pense que c’est un énorme sacrifice et j’en suis reconnaissant », témoigne-t-il, en parlant de « ces deux-là », qui le soutiennent autant sur la glace, en dehors, à Rosemère, comme à Saguenay.
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