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Photo Hugo Bisson –

Blainville : Citoyens et élus s’opposent avec force à Stablex!

Des Blainvillois contre l’expropriation forcée par le PL93

Publié le 20/03/2025

Quelques centaines de Blainvillois ont pris part à la manifestation organisée sur le site de Stablex par les militants de la Coalition des citoyens de Blainville contre la cellule 6 de STABLEX visant à lancer un message clair à l’entreprise d’enfouissement de déchets industriels américaine : « Nous disons NON à l'expropriation et à tout projet d'agrandissement de Stablex pour l'enfouissement de déchets toxiques et dangereux ! »

Devant les manifestants brandissant leurs pancartes et étendards indiquant leur opposition au projet de loi 93 déposé récemment par le gouvernement Legault qui veut ainsi forcer la Ville de Blainville à vendre un terrain situé dans la grande tourbière municipale malgré le refus net de l’administration Poulin, des militants écologistes fort préoccupés par la situation ont pris la parole dont la militante Marie-Claude Archambault, membre de la Coalition, et Martine Ouellet, cheffe de Climat Québec.

« Nous ne comprenons pas l’acharnement du gouvernement de la CAQ à vouloir imposer l’expropriation d’un terrain dans la Grande tourbière de Blainville pour favoriser une multinationale américaine qui enfouit des déchets toxiques provenant à près de 50% des États-Unis. Cette décision va à l’encontre du bon sens et de l’intérêt public, alors qu’il a été clairement démontré que le traitement des déchets par Stablex est défaillant et que le résultat de ce traitement continue de contaminer l’environnement », a lancé Marie-Claude Archambault.

Démarches de longue haleine

Ce n’est pas d’hier que les militants de la Coalition mettent en lumière leur opposition à la présence à Blainville de l’entreprise Stablex, dont ils contestent vivement le procédé qu’ils estiment toxique et polluant. En décembre 2023, des membres de ce mouvement écologiste avaient effectué des prélèvements sur le site d’enfouissement et l’analyse du scientifique Daniel Green avait révélé la présence de plusieurs produits contaminants.

« Contrairement à ce que prétend l’entreprise, leur traitement est une espèce de béton pas solidifié nommé Stablex n’est ni inerte ni stable, mais bien toxique et contaminant pour les sols et les eaux », a commenté la militante Archambault.

Plus tôt dans l’année 2023, les consultations tenues à Blainville par le Bureau des audiences publiques sur l’environnement avaient entraîné l’annulation par la Ville de Blainville du contrat permettant à Stablex de développer une nouvelle cellule d’exploitation. La fameuse Cellule 6 dont il est souvent question.

De plus, les registres de la Société pour vaincre la pollution démontrent une importante présence de déchets en provenance de l’empire de Donald Trump.

« Des données recueillies et analysées par la Société pour vaincre la pollution, qui fait partie de la coalition, démontrent non seulement que plusieurs entreprises établies au Québec importent de grandes quantités de déchets dangereux jusqu’à Blainville, mais aussi que Stablex a laissé entrer 385 770 tonnes de déchets en provenance des États-Unis vers son site d’enfouissement de Blainville, de 2018 à 2022 inclusivement, soit 46% de la quantité totale de déchets industriels reçue. » Lire l’article Vives réactions à l’expropriation imminente à Blainville

Manifestation dans le dossier Stablex à Blainville en mars 2025
Photo : Hugo Bisson
De nombreux Blainvillois se sont déplacés samedi après-midi jusqu’aux locaux Stablex afin de manifester leur désaccord au projet de loi 93, qu’entend faire adopter le gouvernement Legault

Indésirables déchets américains

Or, les menaces de bris de service de Stablex, annoncées au cours de l’année 2024 de même que tout récemment, ont-elles influencé la décision gouvernementale de faire adopter une loi spéciale en vue de forcer l’administration Poulin à céder aux exigences de l’entreprise pour obtenir un terrain dans la tourbière afin d’y poursuivre ses activités sur une plus longue durée que les cellules déjà déployées.

La politicienne Ouellet croit que la provenance des déchets est à prendre en considération. Celle-ci a lancé une charge à cet effet bien sentie au cours de la manifestation, samedi dernier. « On dit que Trump veut faire du protectionnisme. Et bien qu’il garde ses déchets toxiques chez lui.  Mais il faut se demander pourquoi les Américains viennent domper leurs déchets toxiques ici, au Québec.  En fait, c’est parce que ça leur permet de contourner une des lois des États-Unis.  Cette loi-là dit que les générateurs de déchets toxiques, donc les entreprises, sont responsables ad vitam aeternam des impacts et de la pollution générée par leurs déchets. En traversant la frontière, ils s’enlèvent cette responsabilité.  Et là, ils contournent la loi des États-Unis.  C’est pour ça qu’ils viennent ici.  Et en plus, je me doute que ça doit être pas très cher de faire affaire ici par rapport, à ailleurs », s’insurge Mme Ouellet.

« Le gouvernement de la CAQ pourrait du jour au lendemain arrêter l’importation des déchets toxiques.  Parce que dans le cas de Blainville et de Stablex, c’est un règlement du ministre Charette qui leur permet d’importer jusqu’à 45 %.  C’est écrit jusqu’à 45 % dans le règlement.  Ils ont juste à changer le « jusqu’à 45 % » pour écrire « zéro pour cent », suggère-t-elle.

Dans le contexte de la guerre commerciale actuelle entre le Canada et les États-Unis, la quantité de déchets américains traités par Stablex a retenu l’attention, à entendre les commentaires proférés ici et là par les manifestants.